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Viticulture : Tendances de conduite du vignoble

Viticulture

Définitions des nouvelles tendances :

raisonnée, biologique, biodynamique …

  

Qu’est-ce que la viticulture raisonnée ?

La Viticulture Raisonnée est l’application à la viticulture du concept d’Agriculture Raisonnée. L’agriculture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d’exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations. Les modes de production raisonnée en agriculture consistent en la mise en œuvre de moyens techniques dans une approche globale de l’exploitation. Au-delà des impératifs de la sécurité alimentaire des produits agricoles, qui s’imposent à toutes les productions, les modes de production raisonnée peuvent faciliter la maîtrise des risques sanitaires et contribuer à l’amélioration du bien-être animal. Ils permettent également de contribuer à l’amélioration des conditions de travail.

 

Et la lutte raisonnée ?

Cette démarche est définie par l’OILB (Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée) comme « des interventions décidées après estimation des risques réels à l’échelle de la parcelle, par la mise en œuvre de méthodes de surveillance appropriées, et par référence à des seuils de tolérance ou d’intervention, en faisant appel à des pesticides choisis selon des critères de moindre incidence écologique quant à la matière active, la quantité, la période d’application, le respect des ennemis naturels ». L’estimation des risques couple à la fois les observations à la parcelle et l’utilisation d’aide à la décision, tels que les modèles de prévisions.

 

Et la lutte intégrée ?

La lutte intégrée désigne l’application rationnelle d’une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux, dans laquelle l’emploi des produits phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous du seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptable.

 

Et la lutte biologique ?

Selon l’OILB, la lutte biologique est « l’utilisation d’organismes vivants pour prévenir ou réduire les dégâts causés par des ravageurs ». Il s’agit d’un moyen élégant de réduire les effectifs d’un organisme – animal ou plante – gênant, en le faisant dévorer par un de ses ennemis naturels. Les insectes sont très présents dans la lutte biologique : d’abord comme cible mais également comme agent, on parle alors d’auxiliaires. C’est par exemple le cas des typhlodromes qui ne sont pas des insectes mais sont les prédateurs naturels de plusieurs ravageurs de la vigne (thrips et acariens tétranyques). Ces techniques de lutte biologique ne se restreignent pas à la viticulture biologique et sont également mises en œuvre en viticulture raisonnée.

 

Qu’est-ce que la production intégrée ?

La production intégrée ou exploitation agricole intégrée selon l’OILB est un système agricole de productions d’aliments et des autres produits de haute qualité, système qui utilise des ressources et des mécanismes de régulation naturels pour remplacer des apports dommageables à l’environnement, et qui assure à long terme une agriculture viable. Sont soulignés l’approche holistique des systèmes, l’ensemble de l’exploitation comme unité de base, le rôle moteur des agro-écosystèmes, les cycles équilibrés des éléments nutritifs et le bien-être de tout animal d’élevage. La conservation et l’amélioration de la fertilité des sols et d’une diversité de l’environnement en sont des composantes essentielles. Les méthodes biologiques, techniques et chimiques sont soigneusement équilibrées, prenant en compte la protection de l’environnement, la rentabilité et les exigences sociales.

 

Qu’est-ce que la viticulture biologique ?

Les viticulteurs en agriculture biologique s’astreignent à utiliser des produits exempts de molécules organiques de synthèse. Pour la culture de la vigne, ils emploient des matières premières d’origine naturelle (cuivre, soufre, insecticides d’origine végétale) et cherchent à promouvoir la lutte naturelle entre les espèces. Leur objectif est de privilégier la vie des sols, la pérennité des espèces animales et végétales favorisant alors l’écosystème naturel. La culture biologique de la vigne est régie comme l’ensemble des productions végétales biologiques par des règlements. Le respect de ce cahier des charges est assuré par des contrôles effectués par des organismes certificateurs agréés par l’état et donne le droit aux producteurs d’utiliser pour leurs produits la mention “agriculture biologique” ainsi que le logo AB. Les substances actives autorisées pour les traitements, les types d’amendement et de fertilisation sont définis dans des listes positives, toute alternative n’y figurant pas est de fait interdit.

 

Qu’est-ce que la viticulture biodynamique ?

Cette méthode de culture repose sur la recherche de l’équilibre de la vigne avec son environnement immédiat et plus lointain. La biodynamie est apparue en 1924, sous l’influence de Rudolf Steiner, philosophe et agronome autrichien qui en énonça les principes fondamentaux qui sont

  • amélioration du sol et de la plante par des préparations issues de matières végétales (tisanes de prêle ou d’ortie…), animales (bouse MT pulvérisé sur le sol, bouse de corne sur la vigne…) et minérales (quartz pour stimuler la photosynthèse…)
  • application de ces préparations à des moments précis en fonction des cycles de végétation de la vigne et en rapport avec le calendrier lunaire et planétaire
  • travail du sol par des labours et des griffonnages

 

Le label Demeter certifie les produits issus de l’agriculture biodynamique. Il existe aussi un label « Biodyn » pour les domaines agricoles en reconversion.

 

Qu’est-ce que la viticulture durable ?

Il s’agit d’une approche globale à l’échelle des systèmes de production de raisins, associant à la fois pérennité économique des structures et des territoires, l’obtention de produits de qualité, la prise en compte des exigences d’une viticulture de précision, des risques liés à l’environnement, à la sécurité des produits et à la santé des consommateurs et la valorisation des aspects patrimoniaux, historiques, culturels, écologiques et paysagers.

 

Un drone qui veille sur la vigne

Pour lutter contre les maladies de la vigne comme la flavescence dorée, à l’origine de pertes de récoltes importantes et dont les conséquences peuvent mettre en péril l’avenir d’un vignoble, une entreprise française est en train de développer une solution de détection automatisée reposant sur l’utilisation un micro-drone capable de survoler les parcelles afin de repérer les foyers potentiels et, plus généralement, tout type de maladie pouvant être détectée sur le feuillage de la vigne.

Aussi une caméra multispectrale haute résolution sera-t-elle embarquée à bord de ce micro-drone. Les données collectées seront ensuite analysées via une chaîne de traitement d’image fournissant alors une réponse opérationnelle aux viticulteurs. Tout en protégeant ainsi leurs vignes, ceux-ci pourront également réduire progressivement l’utilisation des pesticides. Précisons que c’est dans un Système d’Information Géographique (SIG) que sera fourni le repérage des foyers de maladies, l’apport de cette lecture immédiate des zones infectées permettant un traitement localisé et direct des ceps infectés.

 

 

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