Avant le semis de maïs ou en combiné, le strip-till se développe
Alors que le labour reste majoritaire avant un semis de maïs, d’autres pratiques d’implantation comme le strip-till progressent. Consistant à travailler uniquement les futures lignes de semis, cette méthode représente un bon compromis entre la préparation de sol classique et le semis direct pour Alexis Bénard, cultivateur en Seine-et-Marne, qui s’intéresse à l’agriculture de conservation des sols. Agriculteur dans le Morbihan, Franck Pellerin peut aussi semer son maïs plus tardivement, à la suite de la récolte de dérobés. Tous deux observent également une meilleure régularité de levée et une vie du sol améliorée.
e labour reste la pratique majoritaire avant un semis de maïs, néanmoins d’autres techniques d’implantation se développent. C’est le cas du strip-till : 3 % des maïsiculteurs y ont recours selon un sondage publié sur Terre-net l’année dernière. Consistant à travailler uniquement les futures lignes de semis, cette méthode permet « d’assurer un bon démarrage de la culture et une croissance racinaire satisfaisante », selon Damien Brun, ingénieur agro-équipement Arvalis-Institut du végétal.
« Vie du sol améliorée et économie de carburant »
Dans le nord de la Seine-et-Marne, Alexis Bénard, chef de culture, s’est intéressé au strip-till il y a trois ans pour alimenter le méthaniseur de l’exploitation, en cultivant du maïs ensilagederrière des pois de conserve, notamment. Convaincu par la technique, il l’utilise désormais pour le maïs grain mais aussi le colza et les betteraves. Déjà en non-labour depuis quelques années, cette technique représente pour lui « un pas de plus vers l’agriculture de conservation des sols ». Parmi les bénéfices observés : « une vie du sol améliorée et une économie de carburant ». Selon Alexis Bénard, cette technique s’adapte « à tous les types de sols. Les couverts végétaux sont toutefois très importants dans ce système : ils permettent de structurer la ligne de semis ». Cette année, l’agriculteur estime avoir trouvé le mélange adéquat avec l’avoine, le radis, la féverole, la moutarde et la phacélie.
Autre point : « être équipé en RTK constitue un avantage dans cette technique », souligne l’agriculteur. Selon Sly France : « dans la plupart des cas, l’auto guidage GPS n’est pas obligatoire pour démarrer en strip-till, c’est néanmoins un investissement logique lorsqu’on veut affiner la technique. […] En betteraves, où les écartements sont relativement étroits (45 ou 50 cm) et où l’on passe deux fois le strip-till, le guidage RTK est quasiment indispensable pour un travail fiable et précis ».
Combiner strip-till et semis
Pour Sly France, « les bonnes conditions de strip-till et celles de semis correspondent souvent à des périodes d’intervention différentes ». Combiner travail du sol et semis en terres argileuses au printemps par exemple pourrait « provoquer un lissage et créer une tranchée sur laquelle il serait impossible de semer correctement… Pour les sols limoneux ou sableux, on gagne souvent à laisser “blanchir” la terre avant de la semer ». La marque reconnaît toutefois que cela peut s’envisager dans certains cas. Pour Franck Pellerin, polyculteur-éleveur dans le Morbihan, « un seul passage paraît le meilleur compromis » pour ses sols limoneux.
Cela fait désormais quatre ans que l’agriculteur réalise la technique du strip-till pour la moitié de la sole de maïs. Il l’utilise pour les semis tardifs, derrière des dérobés (ray-grass d’Italie et trèfle ou phacélie ou féverole). « Attention toutefois à bien l’utiliser : le sol doit être bien structuré et ressuyé », note Franck Pellerin. Avec cette technique, il observe une « meilleure régularité de levée ». De plus, le fait de ne pas travailler les inter-rangs permet de « limiter l’érosion et le ruissellement. C’est un enjeu essentiel ».
Source : terre-net