spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Melon charentais: Maitrise de l’irrigation, garant de la qualité du produit

Interview M. Mehdi El Oiraki

« En tant qu’agriculteur depuis 20 ans à Marrakech et producteur de melon cantaloup, j’utilise la variété Magestium de Nunhems et j’ai constaté comme d’autres producteurs la fréquence d’un problème de qualité, de vitrescence (grande quantité d’eau dans le fruit), etc. que certains agriculteurs imputaient à la variété. Nous avons essayé de trouver les causes, sachant qu’en fait la variété est bonne, appréciée par les clients et même exigée dans les contrats de culture.

[images_grid auto_slide=”no” auto_duration=”1″ cols=”three” lightbox=”no” source=”media: 24742,24739,24741″][/images_grid]

Cette année, la société BASF (avec la marque Nunhems) a installé dans notre exploitation un système de régulation et de contrôle de l’irrigation. Les apports d’eau ne sont pas réalisés au hasard mais selon les besoins de la culture. Il s’agit d’une nouvelle technique inventée par un ingénieur marocain qui a été primé et même décoré par SM Le Roi pour cette invention. Nous avons donc utilisé lors de cette campagne ce système qui a grandement amélioré la qualité de notre production. Ainsi, auparavant nous avions 30-40% d’écarts de triage (déchets), taux trop élevé qui handicapait notre rentabilité, alors que cette année nous ne dépassons pas 5%. En outre, sachant que cette variété ne supporte pas l’excès d’eau d’irrigation, ces 40% de déchets étaient dus à la vitrescence qui entrainait l’apparition de sortes de gal donnant aux fruits une odeur insupportable et les rendait impropres à la commercialisation même sur le marché local. Avec cette nouvelle technique la qualité s’est améliorée et ces mêmes 5% d’écarts ne sont pas dus à la variété mais à diverses causes (erreurs de conduite de l’irrigation par les agents qui s’en occupent), et restent tolérables pour le producteur. Par ailleurs, cette technique permet une économie d’eau de 30%, ce qui est considérable vu l’importance de l’eau dans nos conditions et l’impact négatif de son excès sur la variété.

Concrètement, le système est une approche scientifique utilisant une sonde qui nous indique la quantité d’eau à apporter à notre culture en spécifiant la durée d’arrosage selon les conditions climatiques du moment. Une courbe de l’apport minimal et une courbe de l’apport maximal guident le technicien et lui permettent de maintenir les doses entre les deux courbes afin d’éviter tout excès ou déficit d’eau pour la culture.

Il faut rappeler que le Maroc encourage l’irrigation localisée en subventionnant les installations (stations de tête, filtres, conduites, goutteurs, etc.), cependant, cet appareil, qui fait partie intégrante du système, n’est pas pris en charge dans le cadre des subventions. En effet, il n’est pas considéré par les autorités comme faisant partie du système d’irrigation alors qu’il représente la composante principale pour la maitrise de la conduite de l’irrigation. Pourtant il devrait l’être car il ne coute pas cher au vu des avantages qu’il procure : forte économie d’eau, nette amélioration de la qualité…

À signaler également que ce système est un moyen efficace de surveillance qui peut être suivi en temps réel et à distance via un ordinateur ou un smartphone et qu’il donne les indications sur les doses à apporter au cours des trois jours à venir en fonction de la demande climatique.

C’est un système bien conçu qui a donné pleine satisfaction à tous : producteurs, clients européens et semencier. En conséquence, BASF, afin d’aider les producteurs à trouver les solutions adéquates à certains problèmes, a décidé de mettre en place quelques appareils à ses propres frais, dans plusieurs exploitations de gros producteurs à Marrakech avec pour objectif de le généraliser par la suite. Deux options sont envisagées : soit les producteurs s’équipent eux-mêmes, soit c’est le semencier qui les installe chez eux afin d’éviter toute réclamation concernant la variété. Actuellement, il est mis en place à titre expérimental, sur une dizaine d’hectares mais en fait quelques milliers d’hectares pourraient être concernés.

Mon souhait est que cette solution, qui a donné de bons résultats, soit vulgarisée et généralisée et qu’elle fasse partie intégrante de tout système d’irrigation et bénéficie des aides et subventions. »

 

 

Similar Articles

Comments

Advertismentspot_img

Instagram

Most Popular

×