Source: Fresh Plaza
Le marché mondial de la mandarine est actuellement mitigé. De faibles volumes combinés à une forte demande sur de nombreux marchés ont fait démarrer la saison avec des prix inhabituellement élevés dans des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, ainsi qu’en Amérique du Nord. Mais ces prix élevés sont contrebalancés par l’augmentation des coûts de production. Certains craignent que les consommateurs ne soient pas prêts à payer plus. Une situation conduisant à une grande incertitude sur le marché, malgré des perspectives globalement positives.
Pays-Bas : bonne demande pour les mandarines espagnoles
La saison des mandarines espagnoles démarre bien aux Pays-Bas. « La demande est bonne. Il y a peu de mandarines étrangères sur le marché, ce qui contribue certainement à la demande du produit espagnol », explique un importateur néerlandais. Traditionnellement, les Satsumas ne sont pas encore bien colorées, mais elles sont savoureuses et suscitent donc l’enthousiasme. »
La récolte des Clemenrubi et Oronules a également commencé. La production est inférieure à celle des autres années. La récolte des clémenules devrait être légèrement supérieure à celle de l’année dernière. Une récolte normale est attendue pour les variétés Clemenvilla, Tango et Nadorcott.
Belgique : prix élevés, mais incertitude quant au reste de la saison
Depuis début octobre, les premières variétés de Clemenrubi et d’Oronules espagnoles sont arrivées sur le marché belge avec une demande qui dépasse actuellement les disponibilités. « Pour l’instant, les prix sont nettement plus élevés par rapport à la saison dernière. Cela est principalement dû au fait que les coûts ont énormément augmenté tout au long de la chaîne et que moins de fruits sont disponibles », explique un négociant. « En raison de l’été chaud et sec enregistré en Espagne, les volumes sont plus faibles que les autres années. De même, les gros calibres sont peu disponibles pour le moment. La Clemenrubi en particulier a souffert de la sécheresse sur le plan qualitatif. En termes de goût, les Oronules sont la meilleure variété, note-t-on. Il est impossible de dire comment se déroulera le reste de la saison. Les difficultés des producteurs, combinées au comportement difficilement prévisible des consommateurs, pourraient commencer à entacher la saison des agrumes. Pour les clémentines à feuilles, je m’attends à ce que la bonne demande persiste en Belgique, en raison de la fraîcheur garantie par le processus. »
Allemagne : moins de clémentines que l’an dernier pour une demande restreinte
Un importateur du sud de l’Allemagne affirme qu’il y aura moins de produits cette année que l’année dernière, notamment avec les clémentines précoces ainsi que les variétés tardives comme la Nadorcott ou la Tango. En revanche, pour les clémentines classiques, qui sont surtout des variétés de Clemenules, les quantités seront suffisantes. Par ailleurs, on ne rencontre pas de problèmes au niveau de la production, mais plutôt au niveau des prix.
Un autre importateur s’approvisionne actuellement en clémentines en Espagne et en Afrique du Sud. Il affirme que le produit espagnol n’est pas encore suffisamment qualitatif. Parallèlement, il achète également des clémentines d’Afrique du Sud dont la qualité est bonne. Généralement, il est en mesure de vendre environ 100 à 200 kg par semaine. La demande est actuellement encore restreinte, l’intérêt fluctuant parfois plus vers les fruits à noyau puis de nouveau vers les agrumes.
Dans le secteur biologique, ce sont surtout les Clemenules espagnoles qui sont maintenant commercialisées, ainsi que les Satsumas. Le prix des Clemenules se situe autour de 3 euros le kilo à l’achat. La disponibilité des marchandises est particulièrement bonne avec une demande saisonnière et normale. Les Satsumas espagnoles ne sont, semble-t-il, pas très populaires dans le secteur biologique.
France : la hausse du coût de l’énergie suscite des craintes pour la saison des mandarines
La campagne sud-africaine de clémentines vient de se terminer. Depuis deux semaines, les importateurs ont commencé la saison des clémentines et mandarines espagnoles. Les volumes augmenteront à partir de la semaine prochaine et l’origine corse devrait entrer sur le marché d’ici quelques jours, même si certains opérateurs ont déjà commencé la semaine dernière avec certaines variétés précoces.
Cette année, la campagne s’annonce prometteuse en termes de production mais la commercialisation risque d’être un véritable défi. En volume et en qualité, la saison devrait être très bonne. Quelques vagues de chaleur ont eu lieu cette année mais celles-ci ont été maîtrisées au niveau des vergers. C’est la situation économique qui risque d’être un problème. L’augmentation du coût de l’énergie est telle que les opérateurs n’ont pas droit à l’erreur. Toute la marchandise distribuée devra être d’une « qualité irréprochable ». Les opérateurs ne peuvent pas prendre le risque de voir leur marchandise rejetée dans un contexte où les coûts du carburant, de l’énergie et de la production ont explosé.
Italie : La crise économique rend peu probable la réalisation de grosses marges pour la saison
Les mandarines et les clémentines font partie des fruits les plus appréciés des consommateurs et leur achat est fortement lié à la saison, la plus importante se situant entre octobre et mars. Pendant la haute saison, ces produits sont achetés en moyenne 2 à 3 fois par mois. Les canaux de distribution les plus pertinents pour ce type de produit sont les supermarchés et les magasins de fruits et légumes.
« Cette saison, les rendements plus faibles offrent plus de marge pour la production de qualité, mais nous sommes dans une phase d’incertitude du marché. Nous avons procédé à la récolte des mandarines Miyagawa avec des prix conformes à ceux de l’année précédente. Maintenant, nous devrons attendre début décembre pour commencer avec les mandarines Nova », rapporte un producteur sicilien. « Les consommateurs se dérobent en temps de crise. Nous ne nous attendons donc pas à de grosses marges. L’année dernière, au contraire, nous avons obtenu des prix moyens compris entre 0,60 et 0,70 euro/kg. Si les années précédentes, le défi était d’étendre la production, à partir de cette année, nous devons commencer à repenser la manière d’économiser l’eau, en cultivant d’autres cultures résistantes à l’aridité comme les amandiers et les oliviers qui, par conséquent, ne nécessitent pas beaucoup d’électricité pour l’irrigation. »
Depuis la mi-octobre, la saison des clémentines a également commencé en Calabre. « Le rendement sera inférieur à la moyenne d’au moins 20 %, avec des coûts de production augmentés d’environ 0,15 euro/kg en raison de l’utilisation d’électricité pour l’irrigation, auxquels il faut ajouter les augmentations liées à la transformation, à commencer par le conditionnement, et au transport », indique une organisation de producteurs. « Le résultat est que nous ne pourrons pas absorber ces coûts par nous-mêmes si nous ne voulons pas vendre à perte. Les solides relations construites au fil du temps avec les clients devraient nous aider, je l’espère, à trouver un équilibre dans cette situation globalement difficile pour tout le monde. »
En ce qui concerne l’IGP Clémentine de Calabre, pour la campagne qui vient de commencer, on s’attend à des quantités de produits similaires à celles de l’année dernière et à une excellente qualité des fruits, déterminée par une tendance climatique plutôt chaude.
Dans les Pouilles et en Basilicate, le temps doux des dernières semaines a provoqué un retard dans la maturation des fruits. Sur les variétés précoces de clémentines, on constate un retard du début de la récolte d’au moins 15 jours par rapport à la saison dernière. Les fruits sont encore verts et ridés. De fortes précipitations et des variations de température sont nécessaires pour obtenir une bonne coloration. Quoi qu’il en soit, certaines entreprises ont commencé à vendre les premiers lots des variétés Clemenruby et Miyagawa. La demande, tant nationale qu’européenne, est forte, mais les prix de vente semblent peu satisfaisants et ne permettent pas de couvrir tous les coûts de production et de transformation. Parmi les coûts qui pèsent le plus lourd figurent le diesel, les engrais, l’énergie et les emballages.
Espagne : démarrage réussi pour les mandarines et clémentines espagnoles avec une offre réduite et des prix plus élevés
La campagne de mandarines espagnoles a débuté au cours de la deuxième semaine de septembre avec les premières Iwasaki et Okitsu, qui ont enregistré une très bonne demande, compte tenu de leur faible disponibilité. En raison des faibles rendements obtenus ces dernières années, de nombreux producteurs ont décidé d’abandonner leurs plantations de Satsumas précoces. Cette année, avec moins de plantations et des rendements à l’hectare plus faibles, les satsumas se sont bien portés, la demande dépassant l’offre.
L’arrivée des premières clémentines a eu lieu une semaine plus tard, la première semaine d’octobre, à cause d’une mauvaise coloration due à des températures plus élevées que la normale. Habituellement, de nombreuses entreprises commencent la campagne de clémentines avec la variété Clemenrubi, mais cette année, elle a été écartée par la plupart des conditionneurs en raison de son manque de jus et de ses calibres plutôt petits.
La campagne espagnole de clémentines se déroule maintenant avec de bons prix pour toutes les parties impliquées dans le secteur. Cela est dû à la petite récolte de cette année et à la faible offre de produits de l’hémisphère sud par rapport aux autres années, mais aussi à une bonne demande.
Les stocks de mandarines et de clémentines de l’hémisphère sud ne sont plus présents sur les marchés, ayant été retirés plus tôt que l’année dernière. La transition a donc été assez fluide cette année. Les variétés Orogros, Oronules, Arrufatina et Marisol sont actuellement commercialisées, suivies par les Clemenules, la variété la plus abondante dans la Communauté de Valence. Selon les chiffres officiels, il semble que cette année la production de fruits faciles à éplucher ait diminué de 10 % par rapport à l’année dernière. Les calibres devraient être faibles, au moins jusqu’en janvier, en raison du temps chaud et sec de cet été. La campagne de mandarines et de clémentines a suscité l’intérêt des acheteurs depuis son lancement. La baisse de production de cette année, associée à une bonne demande, se traduit (pour l’instant) par des prix d’achat et de vente plus élevés. En réalité, la campagne de clémentines commence avec un certain optimisme aux dires des producteurs, des conditionneurs et des négociants.
Bien que la récolte d’agrumes soit plus faible cette année, la consommation jouera un rôle clé pour déterminer si le marché réagit par de meilleurs prix. Ainsi, alors que la demande de clémentines et de mandarines continue de croître chaque année, celle des oranges continue de diminuer. En ce qui concerne la concurrence des pays tiers, il convient de noter que la réduction des récoltes n’a pas seulement eu lieu en Espagne, mais dans la plupart des pays méditerranéens, notamment au Maroc et en Turquie, ainsi qu’en Égypte.
Afrique du Sud : la fin de la grève dans les ports permet d’expédier les mandarines tardives
La grève dans les ports d’Afrique du Sud vient d’être levée et une bonne quantité de mandarines tardives restent à expédier. La saison est presque terminée, les agrumes doux sont maintenant récoltés dans les régions tardives de l’ouest et de l’est du Cap.
Les exportations d’agrumes doux vers la Russie ont augmenté de manière significative. Ce pays absorbe désormais 10 % des agrumes doux d’Afrique du Sud, même si le principal destinataire reste l’Europe (un quart), suivie du Royaume-Uni. L’Amérique du Nord et le Moyen-Orient sont passés en quatrième et cinquième position cette année en termes de quantité d’agrumes à chair tendre sud-africains importés.
En fait, la saison des agrumes à chair tendre d’Afrique du Sud (ou plus exactement du Cap-Occidental) aux États-Unis a été l’une des rares réussites de l’année. Un nombre record de navires a chargé des cargaisons composées principalement d’agrumes à chair tendre.
Environ 32 millions de cartons (15 kg) d’agrumes à chair tendre ont été expédiés. Il y a deux ans, ce chiffre était d’un peu moins de 24 millions de cartons et en 2015, l’Afrique du Sud a exporté moins de 10 millions de cartons de 15 kg d’agrumes à chair tendre.
Des rapports ont fait état d’une grande quantité de tailles impopulaires (à la fois trop petites et trop grandes). Avec l’augmentation incontrôlée des coûts d’expédition et autres, certains agrumes, y compris les agrumes à chair tendre, ont été abandonnés.
Le vent a également eu un impact sur les emballages dans certaines régions de Western Cape.
Chine : récolte retardée, fruits aux petits calibres
La saison chinoise de la mandarine locale est sur le point de commencer. En raison de conditions météorologiques sèches dans de grandes régions de production, dont Nanfeng, des retards de récolte ont été signalés. « Nous n’avons pratiquement pas connu de pluies au cours des trois derniers mois. La couleur des fruits sur les arbres est actuellement encore verdâtre. Il faudra probablement 10 à 15 jours supplémentaires pour que les fruits arrivent à maturité et soient prêts à être récoltés », commente un producteur et exportateur de Nanfeng. « Actuellement, le calibre des fruits est encore petit, environ 30-45 mm. En comparaison, les tailles normales des mini-mandarines sont plus proches de 35-60 mm. Le temps a été anormal au cours de l’été dans ma ville natale, avec des températures très élevées et une absence de pluie. »
La Chine importe des mandarines de divers pays, dont l’Afrique du Sud, l’Australie, le Pérou, le Chili et quelques autres. Selon les informations, au cours de la saison des mandarines importées en Chine cette année, l’arrivée des mandarines australiennes et péruviennes a diminué, tandis que le nombre de mandarines sud-africaines a augmenté par rapport à l’année dernière. Un importateur fait remarquer : « la saison de production des mandarines sud-africaines s’étend de la mi-juin à la fin septembre ou au début octobre. Cette saison, le volume global des arrivages a augmenté de 15 % par rapport à l’année dernière, et la demande est toujours forte. La principale raison est que la qualité globale est stable et que le goût est bon. La deuxième raison est que l’arrivée de mandarines en provenance d’autres pays a diminué. »
Amérique du Nord : bonnes perspectives pour les mandarines malgré les dégâts causés par l’ouragan Ian
La Floride connaît une baisse de la production de mandarines/mandarines suite à l’ouragan Ian. « Nous sommes toujours en train d’évaluer nos récoltes. Nous avons des vergers dans toutes les principales régions de culture de l’État. Ces régions ont subi des dommages plus ou moins importants et ont été touchées par l’ouragan Ian. Le nombre de pertes varie donc d’une région à l’autre », explique un producteur-expéditeur.
Il affirme que le volume a été définitivement affecté par l’ouragan en ce qui concerne les mandarines de début de saison, et que les stocks seront donc limités. En revanche, les variétés de mandarines et de mandarines de mi-saison et de fin de saison ont été moins touchées. Les volumes seront donc plus importants en décembre et janvier.
L’impact de l’ouragan a été largement dû aux vents violents. « Pour notre entreprise, l’impact le plus important a été les vents violents qui ont soufflé une partie des fruits des arbres. Nous avons eu une quantité énorme de pluie (jusqu’à 20 pouces de pluie dans certaines de nos plantations), mais le sol est assez bien drainé », dit-il.
Certains arbres ont également été détruits, mais dans l’ensemble, ils n’ont pas été touchés de manière significative. « Nous avons encore des fruits à vendre et beaucoup de bons fruits, mais c’est moins que ce que nous avions avant l’ouragan », dit-il.
La production a commencé début septembre, mais l’ouragan Ian a interrompu la récolte et le conditionnement pendant environ deux semaines. « Nous avons dû évaluer les dommages et les conditions afin de permettre aux fruits qui allaient tomber de tomber des arbres et de ne pas récolter de fruits endommagés », explique-t-il, ajoutant que la production de mandarines est à nouveau en cours. La production de mandarines devrait se poursuivre jusqu’en février.
En attendant, avec des volumes limités dans l’État, la demande de mandarines dépasse l’offre. « Nous enregistrons une très bonne demande. La qualité gustative des fruits est bien meilleure que la saison dernière. Nous avons des niveaux de Brix plus élevés, des acides légèrement inférieurs, de sorte que nous avons un bien meilleur rapport », dit-il, ajoutant que les prix sont plus élevés que l’année dernière.
De l’autre côté du pays, la récolte de mandarines de Californie semble démarrer à temps dès le début du mois prochain, même si le volume sera légèrement inférieur. « L’offre est meilleure que l’année dernière mais inférieure à la moyenne de l’offre californienne typique », déclare un producteur-expéditeur.
Il note qu’il y a deux ans, la Californie a produit une récolte plus importante qui a fini par rester sur l’arbre plus longtemps que la normale. « Cela a eu des conséquences sur la récolte de l’année dernière, qui a été considérablement réduite (près de 60 % par rapport à l’année précédente) », dit-il. « Nous nous attendions à ce que la faible récolte de l’année dernière connaisse un nouveau rebond. Mais en raison des conditions de croissance et du manque d’eau pendant trois années consécutives, les arbres sont toujours en train de se rétablir. Nous ne sommes donc pas encore revenus à la normale. »
Ce constat est fait même si les superficies consacrées aux mandarines en Californie ont légèrement augmenté. Selon les chiffres, la superficie de mandarines a augmenté au cours des deux dernières années ( en 2022, 67 148 acres totales sur pied ont été signalées alors qu’en 2020, il y avait 63 809 acres).
Cela dit, il note que la qualité des mandarines semble bonne cette année. « C’est le fruit qui arrive à maturité le plus tôt de ces 10 dernières années, si on se table sur un ratio Brix-acide au niveau du goût ».
La récolte arrive à un moment où les agrumes californiens ont été absents du marché pendant un certain temps. « Nous avons terminé tôt l’année dernière, en mai. Les importations n’ont pas été nombreuses, ce qui, combiné à la grande qualité du début de saison, laisse présager une excellente année », ajoute-t-il.
Cela dit, compte tenu de la baisse de l’offre et de l’augmentation des coûts des intrants que les producteurs et les expéditeurs constatent, les prix des mandarines sont plus élevés cette année. « Même si les prix sont plus importants, ils ne suivent pas le rythme des pressions inflationnistes sur les coûts », dit-il.
Pérou : les États-Unis restent la principale destination des mandarines péruviennes
Selon les chiffres communiqués par un important cabinet de conseil péruvien, à la fin des huit premiers mois de l’année, les exportations de mandarines péruviennes ont enregistré une augmentation de 3 % en volume et de 8 % en valeur par rapport à 2021. La hausse de 5 % du prix moyen du fruit sur le marché international a permis cette augmentation en valeur. Par contre, comme l’a récemment déclaré l’Association des producteurs d’agrumes du Pérou, Procitrus, elle n’a pas été suffisante, pour un produit avec peu de marges, pour contrecarrer les problèmes auxquels les agrumes ont été confrontés au niveau mondial, notamment la logistique, avec la hausse des taux de fret et l’impact des retards dans la qualité du fruit lorsqu’il arrive à destination.
Au Pérou, la production de produits à épluchage facile a augmenté de manière significative au cours de cette campagne, mais le secteur s’interroge sur la viabilité de poursuivre la croissance du volume d’agrumes produit dans le pays. « Quasiment tout le monde dans le secteur évalue si cela vaut la peine de continuer à croître en volume ou de travailler davantage sur les questions de qualité et de promotion du marché. En effet, il ne serait pas viable à long terme que les coûts augmentent, que la demande n’augmente pas et que, d’autre part, l’offre continue de croître. Sur le long terme, cela va générer une diminution plus importante des prix », a récemment expliqué aux médias un responsable d’une grande entreprise d’agrumes, en précisant que certaines variétés à faible rendement pourraient disparaître. En fait, divers facteurs ont eu un fort impact sur l’une des variétés que le Pérou exporte, la Tangelo, qui, au cours de la campagne 2022, a connu une baisse de 35 % des expéditions, selon les données du secteur.
Avec des données allant jusqu’en août, la principale destination des mandarines péruviennes a été les États-Unis, avec une part de 67 %. Les expéditions y ont considérablement augmenté au cours de cette campagne. Ils sont suivis par le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Toutefois, le marché européen n’a pas été sans difficultés. En août, un organisme industriel péruvien signalait déjà les problèmes de concurrence enregistrés sur le marché européen, où le Maroc et l’Afrique du Sud arrivent avec des temps de transit plus courts et où la présence plus importante de leurs agrumes cette année a compliqué la donne. Concrètement, « le Maroc avait l’habitude de diminuer ses volumes entre février et avril, mais cette année, ils se sont maintenus jusqu’en juin et juillet », a déclaré l’entité dans les médias en août dernier.