AGRICULTURE 4.0
Le changement, c’est maintenant ! (Partie 2/2)
L’agriculture 4.0 apporte son lot de changements. Est-ce un danger ou une opportunité ?
Lire aussi : Nouvelles technologies : c’est quoi l’agriculture 4.0 ? (Partie 1/2)
Si les robots agricoles sont déjà présents de manière importante dans les fermes d’élevage, ils investissent aussi les exploitations de grandes cultures. Même si la transition sera progressive, elle finira par arriver. Est-ce un danger et faut-il en avoir peur ou est-ce une opportunité ?
La révolution de l’agriculture 4.0 a déjà commencé. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à un changement radical, cela se fera dans la durée. Les jeunes installés notamment devraient se saisir des opportunités offertes et changer progressivement leurs pratiques. Les plus visionnaires vont prendre les nouvelles technologies à bras le corps pour automatiser et robotiser les exploitations agricoles.
L’élevage pionnier de la robotique agricole
Les bâtiments d’élevage sont par définition fermés. Il est donc plus facile de mettre en place de nouvelles procédures, issues bien souvent de l’industrie 4.0 que dans des parcelles à ciel ouvert. Celles-ci sont généralement plus grandes, plus hétérogènes et soumises aux aléas climatiques.
Les robots de traite sont l’exemple le plus connu dans le domaine de l’élevage 4.0. Maintenant, les vaches se font traire automatiquement quand elles en ressentent le besoin. De plus, pendant la traite, chacune est identifiée pour pouvoir collecter des informations sur sa santé et adapter ainsi les soins, l’alimentation, le niveau de production.
Un autre exemple de robotisation en productions animales : les robots d’alimentation. Les rations doivent en effet être très précises, correctement dosées et adaptées à chaque bête pour optimiser la production de lait ou de viande. L’apport de ces données, “des data” comme on dit, est un plus pour pouvoir reproduire les bons résultats déjà enregistrés.
Pour que certaines tâches pénibles et répétitives ne soient pas trop pesantes, de nombreuses exploitations ont déjà mis en place des robots de raclage ou d’aspiration des déjections.
quid de la robotique de plein champ ?
La robotisation, hors des bâtiments de ferme, arrive également. Mais elle est confrontée à des défis technologiques et réglementaires plus complexes. Sur un tracteur, par exemple, elle doit répondre à des problématiques de sécurité et réglementation. Comme pour les voitures, les engins agricoles autonomes représentent un danger majeur en cas de dysfonctionnement. De plus, il existe des vides juridiques sur la responsabilité en cas d’accident. C’est pour cela qu’aujourd’hui, les tracteurs sans chauffeur restent au stade de prototypes. Il faudra certainement attendre le développement de la voiture autonome pour voir, en agriculture, des véhicules qui le sont. Toutefois, afin de rendre les machines semi-autonomes, pour des tâches précises, dans un cadre précis, l’autoguidage est déjà disponible sur tous les tracteurs.
Autre piste possible, outre les tracteurs autonomes : les essaims de robots spécialisés comme ceux de Naïo Technologies, Samsys, Vitibot ou du projet Mars de Fendt. Quant au télescopique, il restera un outil polyvalent pour l’exploitation et sera utilisé pour des tâches de chargement semi-automatisées. La mémorisation de la position du godet en est actuellement le prémisse.
Les drones, la partie émergée de l’agriculture 4.0
La présence de plus en plus importante des drones dans les exploitations agricoles permet d’appréhender les changements à venir. Comme les boîtiers comme Karnott, ils collectent toute sorte d’informations pour les analyser et les exploiter ultérieurement. Il y a encore quelques années, avoir autant de données disponibles était inimaginable. Et pourtant, le drone n’est qu’un moyen d’en acquérir. Les grandes évolutions de ces technologies ne se passent pas sur l’engin volant, mais sur les capteurs : GPS, images multi-spectrales, etc.
Bloqué par la législation mais déjà autorisé dans certains pays limitrophes de la France, le drone pourrait aussi investir demain le monde de la pulvérisation de plein champ, en microdosage et sans aucun tassement de sol.
Faut-il avoir peur de tous ces changements ?
La crainte du changement est un mécanisme humain qui s’applique à toute situation. Or, « la peur n’évite pas le danger », dit-on souvent. Et s’il y a des risques, mieux vaut les connaître pour pouvoir s’en protéger.
Les vraies menaces résident néanmoins dans les choix que nous allons faire pour exploiter ces technologies et dans bénéfices que nous allons en retirer. Si nous en avons peur, c’est que nous sentons tout leur potentiel. Surtout, sommes conscients que nous sommes capables du pire comme du meilleur. Bref, à nous de décider de ce que nous souhaitons pour l’agriculture de demain.
Source : Terre-net