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BLÉ TENDRE : À QUELLE DENSITÉ SEMER ?

Les implantations de blé tendre sont en cours de préparation. C’est le moment de raisonner les densités de semis.

Elles doivent être adaptées à la date de semis, au type de sol et à l’état du lit de semences. Ces facteurs induisent des taux de pertes et des cœfficients de tallage différents dont il faudra tenir compte pour le calcul de la dose de semis.

La densité optimale ne dépend pas de la variété

Pour une même situation, quelle que soit la variété, les peuplements objectifs de sortie d’hiver sont identiques. Une variété à faible tallage épis n’a pas à être semée plus drue.

Des pertes à prendre en compte à deux époques

ENTRE LE SEMIS ET LA LEVÉE

Le taux de pertes moyen durant cette phase est de 15 %. Il peut cependant être plus faible (moins de 10 %) en limons et en cas de levée rapide (sol encore réchauffé), ou plus élevé selon les conditions suivantes :
• en conditions sèches, surtout sur des terrains argileux et des sols motteux ou caillouteux,
• en conditions « plastiques », surtout en limons battants et lors d’un risque d’excès d’eau à la levée,
• sur les sables,
• en cas de semis direct sur sol non labouré,
• de façon générale, en semis tardif, après le 20 novembre (-30 % en moyenne),
• en cas de semis dense : autoconcurrence entre plantes.

ENTRE LA LEVÉE ET LA SORTIE D’HIVER

Durant cette période, le taux de pertes moyen est de 10 %. Il peut être plus élevé (de l’ordre de 20 %) :
• en sables ou terres argileuses,
• en cas de semis profond (> 3,5 cm),
• en cas de désherbage d’automne « risqué » en termes de sélectivité.

Les densités de semis préconisées

Les densités de semis préconisées intègrent déjà une certaine marge de sécurité.

Rappelons qu’il vaut mieux différer un semis, en attendant des conditions d’implantation plus favorables, qu’insister pour maintenir la date de semis prévue et mal implanter la culture.

Tableau 1 : Densités de semis pour quelques types de sols (en grain/m²)

Une trop forte densité engendre des dépenses supplémentaires en semences, mais également en protection contre la verse et les maladies.

Passer d’un nombre de grains/m² en kg/ha

Une fois que l’objectif de nombre de grains/m² est déterminé, il est à corriger en fonction de la faculté germinative.

Celle-ci est en général de plus de 95 % en semences certifiées (la norme commerciale étant à 85 %) mais elle peut chuter en semences de ferme.

Il reste alors à convertir les grains/m² en kg/ha en tenant compte du poids de mille grains (PMG) variable entre variétés, mais aussi d’une année à l’autre. Attention, une différence de 3 g dans la détermination du PMG se traduit par une différence moyenne de 10 kg de semences par hectare.

En semences de ferme, il est recommandé d’être particulièrement vigilant sur le PMG, puisque beaucoup de petits grains peuvent être mélangés à de gros grains.

La dose en kg/ha = PMG x nb grains/m²/100.

Le cas particulier des hybrides

Si leur optimum de densité de semis pour maximiser le rendement est le même que celui des lignées, les hybrides nécessitent d’être semés plus clairs en raison des prix plus élevés de leur semences. Une approche technico-économique se justifie. Il est nécessaire de faire ce choix en fonction de la densité minimale acceptable dans la parcelle, le prix de la semence, le gain de rendement atteignable par rapport à une lignée et le prix de vente de la récolte.

En précédent maïs, les conditions de semis ne sont pas toujours optimales pour semer à faibles densités. Il est donc difficile de mettre en œuvre la réduction de densité appliquée aux hybrides dans ces conditions.

Tableau 2 : Exemple de calcul de marge Lignée – Hybride

Déterminez les densités de semis grâce à l’Outil d’Aide à la Décision spécifique, disponible ici en ligne.

Source : Edouard BARANGER, Delphine BOUTTET, Mathilde LEJARDS, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

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